Vendredi 04 Décembre 2009

ASSOCIATION. Une recyclerie ouvrira dimanche sur la zone d'activités du Vialard. L'idée ? Récupérér, retaper et revendre des objets que l'on croyait hors d'usage

Les Récup'acteurs sont passés à l'action

 
Caroline redonne vie à des meubles usés, voire hors d'usage, trouvés dans des déchetteries ou récupérés chez des particuliers. Ils sont ensuite revendus dans la recyclerie. (photo séverine lamarque)

Mettez entre les mains de Caroline un meuble rongé par le temps, en bout de vie, et elle le sublimera. Comme cette table basse sur laquelle glisse son pinceau depuis quelques jours. Récupérée au fond d'une benne à ordures, elle est arrivée bancale, sur trois pieds. Rose pétard. Une couleur pas vraiment feng shui... Poncée et repeinte, elle ressort magnifiquement patinée. Un vert pâle parfait dans l'esprit maison de campagne.

« La ''retape'', c'est mon rayon ! Au départ, je faisais ça par besoin, et puis j'y ai pris goût. Les gens jettent des choses quasiment neuves et moi je ramasse. Partout : devant les magasins, près des poubelles... », confie cette Sarladaise de 48 ans, qui dit vivre aujourd'hui dans « un joli grenier ». Elle était au RSA quand l'association d'insertion locale Trait d'union lui a parlé de ce travail dans une nouvelle « ressourcerie-recyclerie », située dans la zone d'activités du Vialard, juste à la sortie de Sarlat.

Prix très bas
L'association Les Récup'acteurs, créée en février dernier, est à l'origine du projet. En juin, l'obtention d'un fonds social européen de 23 000 euros a accéléré sa mise en place en permettant, dès septembre, l'embauche de cinq personnes, dont Caroline, à raison de 50 heures par mois.

Depuis, elles récupèrent, trient, réparent et retapent tout un tas d'objets, de la lampe de chevet au canapé, destinés à la revente. « Il y a deux types de marchandise : les objets de première nécessité, comme des matelas, des gazinières, vendus à des prix très bas pour s'équiper à moindre coût. Et puis il y a ceux qui ont été retapés : leur prix, plus élevé, est défini en fonction du temps de travail. Ce ne sont pas des meubles fabriqués en Chine : on estime que ce savoir-faire à une valeur », explique Bertrand Gazel, qui dirige la ressourcerie.

Dans le local, aménagé dans un ancien hangar agricole, outre le rayonnage acheté grâce à la subvention de la Fondation de France, tout, absolument tout, a été récupéré. La marchandise bien sûr, trouvée dans les déchetteries de Cénac, Sarlat et Carlux, et chez des particuliers qui ont fait appel à l'association. Mais aussi les cloisons des trois ateliers : des plaques de chambre froide données par une entreprise voisine, ou encore le mobil-home, à l'entrée, offert par un camping.

« Les contrats de travail de Trait d'union s'arrêtent fin décembre. Il faudra fonctionner avec seulement deux contrats aidés », regrette Bertrand Gazel. Si ce dernier se fie aux expériences des autres ressourceries de l'Hexagone, 55 au total, il table dans le Sarladais sur un chiffre d'affaires moyen d'environ 50 000 euros. Des ressources qui permettraient peut-être aux Récup'acteurs de créer plus d'emplois.

Car l'association ne manque pas de projets : elle pense déjà à un atelier relooking où l'on apprendrait à retaper soi-même les meubles. Cela pour convertir le maximum de personnes à l'esprit « récup ».

Auteur : Séverine Lamarque
s.lamarque@sudouest.com

 


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Les Récup'acteurs

presse
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Braderie
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Donnez-leur vos déchets, ils les changent en euros. Article Sud-Ouest 6 janvier 2011
Pendant, la crise, ils créent des emplois. Article "L'Echo de la Dordogne" 23 juin 2010
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